« Outsphere » : Une saga de SF surprenante

Le pitch : « Après avoir quitté une Terre mise à mal par les échecs de nos sociétés, l’Arche, premier vaisseau à coloniser une exo planète, arrive au bout d’un long voyage de 80 ans. Ce nouveau monde baptisé Eden est synonyme de nouvelle chance pour l’humanité. Mais cette planète recèle également de nombreuses surprises. Parmi elles, l’une vient même d’ailleurs… Qui sont ces êtres, pourtant si différents, qui disent venir eux aussi de Terre ? Comment se passeront la colonisation et la cohabitation ? Eden abrite bien des mystères et tout autant de dangers. Fera-t-elle de la colonisation le nouvel espoir tant attendu, ou au contraire la fin de notre civilisation ? »

Gros coup de cœur pour les couvertures évolutives, premier tome lauréat du prix TV5 Monde-Les Plumes Francophones en 2019, doucement, je ne suis pas une lectrice facile. Cependant, j’avoue être conquise par les débuts de « Outsphere ».  

Voici la saga qui va réunir les afficionados et les néophytes de la science-fiction. Car, si l’auteur respecte les codes, il fait fi des clichés. Pas d’allusion à l’indétrônable « Avatar » de James Cameron (Merci !!!) dans ce space opera à la fois riche et dense, mais dont la plume particulièrement fluide rend la lecture simple et addictive.

Malgré des descriptions nombreuses, le découpage en chapitres courts allège considérablement le récit. Si le style est abordable au plus grand nombre, l’écriture demeure qualitative. Preuve que le talent ne se mesure pas forcément à un alignement de grands mots désuets.

La découverte des personnages vous mettra une véritable claque littéraire. Je ne me souviens pas d’avoir déjà lu un ouvrage comprenant une telle diversité ethnique, ainsi qu’une égalité des sexes à laquelle nous avons tout à envier. L’auteur gomme les notions de personnages principaux et secondaires, tous possèdent de la profondeur et leur rôle à jouer. Dans le deuxième opus, leur évolution impactera grandement les évènements. J’éprouve une certaine sympathie pour l’amiral Abdelrahman Suleiman, aux prises de position certes discutables, mais ayant pour seul but d’assurer la survie de l’humanité. Un petit air de Morpheus dans « Matrix » des Wachowski.

Cette saga un brin philosophique, sans être moralisatrice, invite à s’interroger sur la nature humaine, les conséquences de nos actes et leur impact sur l’avenir, autant à court qu’à long terme. Le mieux est souvent l’ennemi du bien.

Je vous conseille d’enchaîner rapidement avec le deuxième tome, car il reprend là où se termine le premier. Si ce n’est pas possible, je ne doute pas que vous réussirez à retourner sur Eden sans trop de difficultés. Un descriptif des personnages se trouve en début d’ouvrage pour vous y aider. L’ajout d’une carte et de quelques repères temporels plus précis auraient été la cerise sur le gâteau. Je chipote ?  C’est pas faux !

Sans prétention, « Outsphere » aborde des sujets importants en intégrant à la fiction des faits scientifiques et historiques réels. Cette approche apporte du crédit à l’intrigue. Guy-Roger Duvert est un perfectionniste. Il possède le sens du détail, instillant la juste dose de suspense jusqu’au twist final.

En bref, un style abordable, un univers riche, des personnages marquants, une saga prometteuse.