« Total Medley » de Peter Noria : Un condensé de blockbusters hollywoodiens

Le pitch : « Bienvenue dans une meilleure réalité.

L’agent du FBI Tars Kellar débarque à Voght City pour enquêter sur les meurtres du Décerveleur, un serial killer au mode opératoire inexplicable. Grâce à ses compétences particulières, Kellar et Maya Baxton, une inspectrice locale, vont rapidement trouver celui qu’ils cherchent.

À défaut d’explications, le tueur va les entraîner dans une course mortelle à travers Voght, où “surenchère” semble être le seul mot d’ordre. Traqués par un ennemi invisible et omnipotent, Tars,Maya et le Décerveleur vont découvrir un univers terrifiant dont aucun ne soupçonnait l’existence.

Quand X-Files rencontre Terminator et Hidden, quand Paul Verhoeven et John Carpenter ont un enfant illégitime, quand Philip K. Dick suit un régime protéiné… La réalité se plie aux lois de la surenchère et de l’excès pour donner un mélange complètement improbable, un pot-pourri d’idées extravagantes, un maelstrom d’événements spectaculaires de plus en plus incontrôlables. Bref, un total medley ! Pour en sortir, une seule échappatoire : découvrir ce que cache vraiment la « réalité » de Voght City. »

Mon avis :

Le concept de la Collection 120 est de donner aux lecteurs des films à lire, dans la pure tradition des blockbusters hollywoodiens des années 80-90. Avec des ouvrages courts (moins de 300 pages), Peter Noria prend le pari de nous divertir en deux heures de temps.

J’ai eu l’occasion de lire plusieurs de ses ouvrages, dont les trois premiers tomes de la série « Deadline ». L’idée est audacieuse, le pari largement tenu. L’auteur possède une grande culture cinématographique. Il intègre avec adresse, à ses propres créations, des clins d’œil nostalgiques aux films d’action d’une époque révolue.

Certes, le scénario était toujours un peu trop bodybuildé, les explosions légèrement disproportionnées, les dialogues d’une profondeur abyssale : « Adriaaaaaaaaan ! », sauf qu’on adorait ça. Je vais donc dire tout haut ce que vous pensez tout bas, « Rocky », « Alien », « Indiana Jones » et compagnie, c’était mieux avant.

Alors, merci Peter Noria pour ce roman aussi savoureux qu’une madeleine de Proust. Durant ma lecture, j’étais à nouveau l’adolescente à qui le père faisait découvrir « Demolition Man » et « Total Recall ».

« Total Medley » porte son titre à merveille. Cet étonnant mélange, de gimmicks vus et revus associés à du contenu inédit, donne un roman de science-fiction à la fois fantastique, satirique, fantaisiste, mais toujours crédible.

Comme le veut le concept, le récit se déroule sur une courte durée. Vous n’aurez clairement pas l’occasion de visiter Voght City. L’intrigue n’en est que plus haletante. L’action ne connaît pas de temps mort, pour autant, ce n’est jamais trop. La plume est agréable et rapide à lire, le style est fluide et immersif. Pourtant, si vous n’êtes pas fanas de ce genre, je pense que vous éprouverez des difficultés à entrer pleinement dans l’ouvrage, loupant à coup sûr une bonne partie de l’histoire. C’est dommage, car sous une bonne dose de testostérone et d’hémoglobine se trouve une intrigue bien ficelée dont le dénouement est singulièrement recherché.

En bref, un film d’action hollywoodien à lire, de la SF déjantée, un rythme effréné, deux heures de divertissement.