« Dans l'oeil du STO » : quand les travailleurs sont forcés d'aller au front

Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy doit aider le Reich à remplacer les travailleurs actuellement mobilisés sur le front en réquisitionnant des hommes. A l’époque, le deal est le suivant : pour trois ouvriers volontaires envoyés en Allemagne, un prisonnier paysan est libéré.C’est le début du Service de Travail Obligatoire (STO). Nadar et Julien Frey parlent de ce fait historique marquant dans la bande dessinée « Dans l’oeil du STO », parue aux éditions Futuropolis.

1943, Paris. Justin a 22 ans. Il est amoureux de Renée et souhaiterait l’épouser. Mais la guerre change littéralement ses plans. A cause du STO, Justin est appelé à partir en Allemagne pour travailler comme ouvrir dans une usine de locomotives, où les conditions de vie sont rudes. Peu ou presque pas d’hygiène, hébergement spartiate, encadrement brutal, pas de quoi être motivé. Alors un jour, le jeune homme décide de s’évader pour retrouver sa promise à Paris. Il vivra dans la clandestinité jusqu’à la fin de la guerre. Au moment de prendre sa retraite, il refusera d’ailleurs la pension qui lui revient pour cette période. Pourtant, cet ordre auquel il a obéit continuera de le ronger intérieurement.

« Dans l’oeil du STO » est l’une des premières BD consacrées à ce pan de l’Histoire. Un pan, qui a concerné au départ 250 000 personnes qui ont du partir de force, pour au final impliquer plus de 8 millions d’Européens. Parmi eux, entre 25 000 et 35 000 trouveront la mort. Un chiffre élevé dû aux multiples bombardements, mais aussi aux maladies mal soignées, et pourtant, les commémorations autour de ce drame sont rarissimes.

Une bande dessinée divertissante mais surtout pédagogique, toute en noir et blanc, avec la juste bonne dose d’émotions.