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Les Monsieur Madame : une approche binaire ?

Chronique de Gérald Connard - 7 AVRIL 2023

Série Monsieur Madame, de Roger Hargreaves

Une approche binaire ?

Avec cette série livresque, force est de constater que le monde se divise en deux catégories : d’un côté les Messieurs et de l’autre les Dames.

Alors de ce point de vue, on pourrait affirmer qu’il s’agit d’une approche genrée. Toutefois à chaque personnage on associe un adjectif. Monsieur Rigolo, Madame Sage, etcetera.

Y-a-t-il une hiérarchie ? Pour Monsieur Rigolo, qu’est-ce qui prime ? Qu’est-ce qui définit son essence véritable ? Est-ce que c’est parce c’est un homme, qu’on l’a qualifié de rigolo, ou est-ce un pur hasard ?

Pas évident de répondre car les adjectifs choisis sont toujours relativement neutres.

C’est sûr que si le créateur de cette saga s’était positionné avec Madame Hystérique et Monsieur Précoce, on aurait été tout de suite fixé ! (Détends-toi Madame hystérique, c’était juste une blague !)

À cette première interrogation, vient s’en greffer une seconde. Pourquoi dans le journal de 20 heures ou dans les salles de spectacle par exemple, la formule consacrée est « Madame, Monsieur… » ?

Tandis qu’ici, c’est Monsieur d’abord et Madame ensuite. Hasard ou phallocratie ?

Roger Hargreaves a créé cette série en 1935. Le nom d’origine de ces livres est Monsieur Bonhomme (Mr. Men). Derrière cet affreux pléonasme, l’auteur tente-t-il de se rassurer ? Monsieur Bonhomme le livre pour les hommes, les vrais, ceux qui en ont une grosse paire ! Je ne sais pas pourquoi mais tout d’un coup dans ma tête, j’entends les Village People chanter « Macho macho men ».

La collection a changé de nom lors de son élargissement à des personnages féminins. Désormais Madame Câlin (de couleur rose) se partage la vedette avec Monsieur Parfait. What else ?

Avant de vous quitter, chers amis, je ne résiste pas à l’envie de vous faire part d’une dernière observation.

 En 2017, McDonald’s se paye une petite campagne de publicité avec nos joyeux compagnons de la saga. Pour l’occasion un personnage est créé : Madame Double. Madame double dans le Happy Meal, la boîte pour les gosses.

J’a-dore !

Bon, je suis peut-être mauvaise langue. Possible que d’ici un an ou deux on voie débouler Monsieur Transformiste, ou mieux encore Madame/Monsieur.

Monsieur Madame : une approche genrée ?

A vendredi prochain,  

Gérald Connard alias L’Idiot du Village

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louis
louis
07/04/2023 09:07

et si on ne se prenait pas la tête avec ce genre d’histoire…. j’ai lu les Mr, MMe quand j’étais petite et je suis devenue qqn de tolérant et ouvert qui élève ses enfants avec ce sens de l’ouverture aux autres. Laissons aux enfants leur innocence, ils sont déjà confrontés à + d’horreurs que nous à leur âge

Gérald Connard
Gérald Connard
08/04/2023 17:49
Répondre à   louis

Il n’est pas question de se prendre la tête. Mes chroniques sont là surtout pour mettre les livre en lumière d’une façon un peu décalée 🙂 Bonne journée

Louis
Louis
09/04/2023 08:37
Répondre à   Gérald Connard

Vous y avez bien réfléchi quand même et des personnes peuvent le prendre au premier degré et se passer de lecture. Là, c’est juste les « monsieur madame », mais ça peut être des avis sur n importe quel bouquin, or la lecture est qch de très intime, personne n’est pareil et les critiques ou adorations ne concernent que ceux qui les écrivent
Bonne journée

Gérald Connard
Gérald Connard
10/04/2023 07:58
Répondre à   Louis

Bonjour. Les critiques littéraires sont un prétexte pour échanger autour des livres. Ça reprend le principe du club de lecture mais de façon dématérialisée. L’idée n’est pas d’empêcher la lecture, bien au contraire. Bonne journée 🙂

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