"22 11 63" de Stephen King

"22/11/63" : Plongez dans les méandres du temps avec le King

Chronique de Nathalie Jacqmin-Clautier - 9 JUIN 2023

22/11/63, de Stephen King

J’ai une collection impressionnante de livres du King qui trône fièrement dans ma bibliothèque, mais je n’en ai pas lu la moitié… En tant que grande fan de polar, j’ai choisi de réparer pas à pas cette hérésie, et c’est ainsi que je suis partie à la découverte de 22/11/63, souvent cité en référence par les amateurs du King. J’avoue quand même que j’ai failli le remettre dans la bibliothèque quand j’ai constaté que cette brique ne faisait pas moins de 937 pages ! Mais à bien y réfléchir, qu’est-ce que ça change de lire plusieurs romans de 300 pages ou un seul qui en fait 900 ? Une fois cette première réticence passée, je me suis complètement immergée dans ma lecture. Une semaine et demie plus tard, j’en suis ressortie totalement transportée !

Plongé dans un livre du King, c’est s’envoler vers une atmosphère magique. On se laisse complètement ensevelir par cette plume aussi lyrique que simple, et finalement, j’ai délaissé mon salon pour emprunter le passage du terrier et atterrir en 1958…

Car c’est d’un passage dont il est question, dans ce livre : Al Templeton a un jour, par accident, découvert une faille temporelle, laquelle le ramenait indéfiniment en septembre 1958. Mais le jour où, enfin, un déclic lui fait comprendre qu’il pourrait utiliser cette faille pour empêcher l’un des pires événements de l’histoire des États-Unis (à savoir : l’assassinat de JFK en 1963), il découvre qu’il est atteint d’un cancer qui viendra à bout de son acharnement. Aussi, avant de mourir, décide-t-il de livrer son secret à Jake Epping. Jake est professeur d’anglais au lycée de Lisbon Falls. Il a divorcé récemment et n’a ni enfants, ni attaches. Il se laisse donc facilement convaincre par Al de reprendre sa mission. Il s’apprête donc à quitter, pour quatre ans, l’année 2011 afin de commencer en 1958 un périple qui doit l’amener, si tout se passe comme prévu, à sauver le président Kennedy le 22/11/1963.

Peut-être que notre ami Jake n’a pas vu « Retour vers le futur », mais il comprendra assez rapidement et, malheureusement à ses dépens, que le passé peut s’avérer plutôt coriace et qu’il déteste qu’un gusse (avec ou sans DeLorean) tente de le contrecarrer.

Jake va d’abord devoir apprivoiser ces années tellement différentes du monde dans lequel il a l’habitude de vivre, et il lui faudra se poser en observateur aguerri afin de s’assurer que, s’il change l’Histoire, ce sera avec raison.

Le King nous invite à suivre ce personnage terriblement attachant et idéaliste à travers sa découverte de l’Amérique des années soixante, tout au long d’un périple qui l’emmènera jusqu’à Dallas. Rapidement dégoûté par l’ambiance de cette trop grande ville dans laquelle il est censé attendre avec patience l’arrivée de Lee Harvey Oswald (qu’il compte espionner autant que possible pour dissiper tout doute sur un hypothétique complot), Jake va s’exiler dans une charmante petite ville non loin de là, dans laquelle il va se remettre à enseigner.

Mais Jake est un voyageur du futur, et cette idée de s’installer dans une époque qui n’est pas la sienne n’est pas sans risque ! Pour couronner le tout, Jake tombe amoureux…

Absolument tout m’a plu dans ce livre ! Jake, l’idéaliste qui a vraiment le profil du prof que tout étudiant mériterait de croiser un jour ; l’ambiance de ces années tellement éloignées des nôtres ; le regard que Jake pose sur cette société que, s’il ne la comprend pas toujours, jamais il ne juge ; la vie de Lee Harvey Oswald, tristement célèbre, et celle de tous ceux qui en étaient proches ; le climat politique de cette époque particulière, entre embargo cubain et menaces nucléaires… et puis l’amour, si simple, qui survient pile là où on ne l’attend pas !

Plus on avance dans le livre, plus on se questionne ! Et si… et si Jake y arrivait ? Si le président Kennedy était sauvé ? Tout au long des pages, je me suis énormément interrogée sur la conclusion que le King allait apporter à ce périple. Et finalement, j’ai adoré le final qu’il nous offre, à la hauteur des interrogations dispersées dans tout le livre. Oui, ce livre est une brique, mais sa richesse est inestimable et j’en ai apprécié chaque page sans réserve, ces pages écrites de main de maître par cet auteur qui sait embarquer ses lecteurs bien loin de leur quotidien…

Je ne serai pas la première, et encore moins la dernière à crier au génie littéraire… pourtant, c’est bien l’unique conclusion qui s’impose !

Nathalie Jacqmin-Clautier 

Editeur : Albin Michel

Paru le 1 mars 2013

Disponible sur Book Village dès 1.69€

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Renaud
Renaud
09/06/2023 14:00

J’avais adoré ce livre! Et là où le king et fort, c’est qu’il arrive à t’embarquer autant dans la grande histoire sur l’assassinat de Kennedy que sur la rencontre amoureuse (je me demande si je préfère pas cette partie d’ailleurs)

Nath Lecturesdudimanche
16/06/2023 07:35
Répondre à   Renaud

Je suis totalement d’accord ! 😍

Sikorsky Marilyn
09/06/2023 10:25

Fan inconditionnel de Stephen King, je n’ai pas toujours aimé tous ses livres mais pour celui-ci je suis entièrement d’accord avec votre conclusion : génie littéraire.

Nath Lecturesdudimanche
16/06/2023 07:36
Répondre à   Sikorsky Marilyn

Idem, j’aime le King mais il m’est arrive d’être déçue !
Cette fois, un sans faute !

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