Vindicta de Cédric Sire

"Vindicta" : Un thriller implacable

Chronique de Nathalie Jacqmin-Clautier - 16 JUIN 2023

Vindicta, de Cédric Sire

La mutation de Sire Cédric en Cédric Sire ne m’apparaissait pas indispensable, mais il y avait des raisons valables, et l’auteur les a expliquées lors d’une interview au Hellfest (à découvrir ici). Cependant, je suis une indécrottable révolutionnaire métalleuse extrémiste (rien que ça !), alors forcément, je m’agace vite des raccourcis simplistes qui peuvent être​ ​malencontreusement faits et, entre son look relativement gothique et son pseudo qui l’était tout autant, j’admets (même si ça m’énerve !) que trop souvent, Sire Cédric était pris pour un auteur spécialisé dans (je le cite) « des histoires de vampires pour les adolescents » ! J’espère que c’est maintenant parfaitement clair à présent pour tout le monde qu’en plus d’avoir des goûts musicaux irréprochables, Sire-Cédric-Sire est un auteur de talent ! (Vous la sentez venir, là, la chronique tooootalement impartiale ????)

Beaucoup de lecteurs ont dit de Vindicta qu’il était l’aboutissement de l’ancrage de l’auteur dans le réel, lui qui a beaucoup écrit de récit un peu « science-fiction ». Et c’est effectivement la vérité ! Exit le fantastique (c’était déjà le cas avec son dernier opus « Du Feu de l’Enfer ») mais pas la puissance de l’écriture ! Sans artifices, Cédric Sire propulse le lecteur dans la terreur de ce que la société peut fabriquer de pire…

Lorsque quatre jeunes gens préparent un braquage avec un plan tellement évident qu’il est garanti sans bavure, c’est avec beaucoup de naïveté qu’ils pensent que rien ne peut mal tourner pour eux, car, de fait, ils braquent un bijoutier loin d’être honnête qui ne pourra pas courir se plaindre aux policiers ! Oui mais voilà, tout le monde sait que « l’homme prévoit, Dieu rit »… Et pour le coup, ce Dieu en question n’a pas manqué d’humour et lorsque le braquage tourne mal, les jeunes gens se retrouvent non seulement dans la mouise, mais surtout avec un tueur à gage barbare et totalement incontrôlable à leurs trousses. Cerise sur le gâteau, le tueur agit hors contrat, et il n’hésite pas à laisser libre cours à ses plus bestiales addictions. C’est-à-dire que, cette fois, c’est personnel… Vengeance is mine, comme le chante Alice Cooper, que l’auteur a cité en première page… Et tout comme le riff tranchant et survitaminé de Slash dans cette chanson, l’action ne connaît absolument pas le moindre temps mort. Le lecteur s’accroche à ses pages comme un naufragé à sa bouée, avec l’espoir que le seul flic doué d’un peu de jugeote que l’on rencontre dans le récit continue à œuvrer en dehors des clous pour stopper l’engrenage.

C’est donc une histoire de vengeance, certes, mais pas que… La notion de victime est revisitée par un auteur qui nous défie de juger, forçant les lecteurs à s’asseoir sur leurs certitudes !

Et pour couronner le tout, je me suis complètement fait surprendre par l’identité de l’âme vengeresse. Pour le coup, je n’avais absolument rien vu venir ! Et j’adore particulièrement ça !

Sire Cédric était déjà vraiment très bon, Cédric Sire me semble encore meilleur…

Nathalie Jacqmin-Clautier 

Editeur : Metropolis

Paru le 14 mars 2019

Disponible sur Book Village dès 1.99€

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