"Octobre" : frissonnez avec Søren Sveistrup !

Alors que, pour certains, l’heure est plutôt à regretter les barbecues, moi je plonge avec délice en automne, cette belle saison où les arbres prennent mille sublimes couleurs et où les marrons se chauffent ! Ou s’utilisent comme signature d’une série de meurtres, comme le fait cet assassin qui laisse à côté de ses victimes amputées des p’tits bonshommes fabriqués avec lesdits marrons et des allumettes ! Chouette, un taré qui kiffe l’automne !

Il faut savoir que cette belle brique fait un peu plus de 700 pages, mais qu’à aucun moment, je n’ai eu envie d’y renoncer ! En effet, chaque chapitre se clôture sur un cliffhanger, alimentant un suspense insoutenable, et surtout une furieuse envie d’avancer !

Mais reprenons depuis le début : L’inspectrice Thulin bosse à la crim’ de Copenhague, mais son rêve à elle, s’est d’intégrer la brigade de cyber criminalité. Malheureusement, ce n’est pas si facile d’obtenir une recommandation de son chef actuel, et elle doit se montrer assidue dans son travail pour y parvenir. Le meurtre d’une jeune mère de famille lui en donne l’occasion. On lui colle comme équipier l’inspecteur Hess, habituellement enquêteur pour Europol mais qui est actuellement sur la touche. Il est très peu concerné par ce qui se passe à Copenhague, tant il est pressé de reprendre ses fonctions à La Haye. 

Ce manque d’engagement évident convient parfaitement à Thulin, qui se débrouille parfaitement toute seule. Mais rapidement, l’affaire prend une tournure des plus inattendues. Les cadavres s’accumulent avec, accessoirement, des petits morceaux manquants. Et parallèlement, un lien se dessine avec une affaire considérée comme résolue depuis plus d’un an : la disparition de la fille de la ministre des affaires sociales.

Dans un premier temps, la mise en place prend un peu de temps, cependant, étrangement, le livre est difficile, voire  carrément impossible à lâcher. On suit l’enquête qui fait son petit bonhomme (en marron) de chemin (pardon, elle était facile..), on rencontre des personnages très crédibles et parfaitement approfondis, auxquels on va très vite s’attacher, et dans la foulée, on se met à formuler plein d’hypothèses, notamment grâce à ce que la scène d’ouverture laisse comme latitudes aux esprits les plus tourmentés.

J’ai ressenti quelques difficultés avec les ellipses temporelles dont l’auteur a, à mon sens, légèrement abusé. Mais c’est le seul défaut que j’ai noté, car j’ai vraiment apprécié cette excellente lecture ! Certes, l’intrigue s’appuie sur tous les codes du genre sans les révolutionner, mais elle est parfaitement construite. Le duo d’enquêteurs est inédit, puisqu’au départ, ils ne se supportent pas vraiment et qu’ils aspirent tous les deux à être ailleurs. 

Pourtant, leur professionnalisme sera la seule clé pour venir à bout des nombreux mystères qui jalonnent cette enquête. Et justement, c’est grâce à cette ténacité qu’ils ont conservée envers et contre tous, surtout contre un système policier qui tend à privilégier les réponses faciles si ça permet de récolter les lauriers de l’opinion publique, qu’ils ont pu venir à bout de cette énigme, dans une résolution spectaculaire mais parfaitement amenée.