"Le temps est assassin" : un page-turner impossible à lâcher

Michel Bussi est célèbre pour ses histoires captivantes aux multiples rebondissements. Chaque lecture est un nouveau défi que, jusqu’ici je n’ai pas été foutue de relever brillamment ! Cette fois ne fait pas exception, et Michel Bussi nous entraîne à la suite de Clotilde, une adolescente de 15 ans, qui passe ses vacances en Corse avec sa famille en 1989.

La Corse, c’est la terre d’origine de son père, bien qu’il l’ait quittée il y a longtemps déjà. Farniente, copains, plages, décors à couper le souffle… Tel est le programme qu’on peut espérer ! Mais, s’agissant d’une ado, tout n’est évidemment pas si simple pour Clotilde. Elle nous le narre dans son journal intime dans lequel elle décrit sa famille et ses proches, qu’elle dépeint avec sa vision à la fois rebelle et romantique. Le tout cadencé par de vieux tubes rock qui me charmaient déjà à l’époque et qui me charment encore aujourd’hui.

Changement d’époque, et nous retrouvons Clotilde, 27 ans plus tard, de retour en Corse avec son mari et sa fille adolescente. Autre époque, autre manière de penser. Mais plus que des vacances en famille, ce voyage est surtout une sorte de pèlerinage pour Clotilde… En effet, ses vacances de ’89 s’étaient clôturées sur un événement tragique, laissant Clotilde comme seule survivante de l’accident de voiture qui a coûté la vie à son père, sa mère et son frère.

Lors de son retour en Corse, Clotilde découvre avec surprise une lettre de sa mère ! S’agit-il d’une voix d’outre-tombe ou d’un fantôme bel et bien vivant ? Cette question la pousse à enquêter sur son passé, seul capable d’expliquer le présent. La plume de Michel Bussi nous transporte dans cette histoire au gré de descriptions de la Corse et de ses habitants qui, s’ils peuvent sembler un tantinet caricaturaux, ajoutent pourtant une touche d’authenticité au récit. Clotilde se bat avec son passé pour comprendre son présent, et cette quête n’est pas des plus aisées. Mais, surtout, elle ne semble pas au goût de tous ! Et Dieu sait si les Corses ne sont pas forcément commodes !

Le personnage de Clotilde adolescente est attachant, et les lecteurs pourront facilement s’identifier à elle. Elle est d’ailleurs l’adolescente que j’aurais pu être, que j’ai même probablement un peu été ! Écoutant de la musique à mille lieues des Boys Bands que préféraient mes copines, portant des vêtements sombres, j’ai vraiment été sous le charme de cette ado rock ‘n roll ! En revanche, la Clotilde adulte est plus cynique et plus secrète, moins spontanée. En grandissant, il semble qu’au-delà de sa garde-robe, ce soit jusqu’à son âme rock ‘n roll qu’elle ait remisée au placard ! Cette personnalité n’attise pas forcément l’empathie, mais n’oublions pas les drames qu’elle a vécus ! Sa relation avec sa famille n’est pas non plus de tout repos, et l’ado rebelle a maintenant la place du parent « re-lou » ! Ajoutons à cela ses doutes et son besoin de vérité, voilà de quoi comprendre cette personnalité un peu trop froide à mon goût.

La lecture est agréable du début à la fin, mais tout l’intérêt réside évidemment dans le dénouement de l’histoire, aussi surprenant que l’on puisse s’y attendre de la part de l’auteur !

J’y étais, en Corse, et, comme Clotilde, j’avais soif de réponses ! Celles que nous apporte l’auteur sont aussi convaincantes que surprenantes ! Une fois de plus, la plume de Bussi a atteint sa cible et je ne peux que vous conseiller vivement de goûter à la méthode Bussi !