« Nous n’irons plus au bois », de Mary Higgins Clark

Des souvenirs enfouis reviennent hanter...

Chronique de Nathalie Jacqmin-Clautier - 29 septembre 2023

« Nous n’irons plus au bois », de Mary Higgins Clark

Coucou les Villageois !

Aujourd’hui, on dépoussière une ancienne lecture. Dans mon adolescence, j’étais grande fan de Mary Higgins Clark et, il faut le souligner, c’est elle qui a déclenché ma passion pour le polar. 

J’ai récemment décidé de relire ce titre dont je gardais un excellent souvenir. Je m’en souvenais comme d’une lecture angoissante, durant laquelle j’avais frôlé l’attaque cardiaque parce que j’avais eu la très mauvaise idée de me plonger dans cette lecture alors que mes parents regardaient un match de football… Au premier but marqué, leurs cris de joie ont manqué de faire dérailler mon cœur… J’avais alors seulement 13 ans. 

Aujourd’hui, avec quelques années (voire décennies) de plus au compteur, je dois avouer que, niveau angoisse, c’était nettement plus tranquille ! J’ai parcouru cette lecture en ayant l’impression de retrouver un ancien doudou, avec encore en mémoires les émotions positives de ma première lecture, mais bien obligée d’en constater maintenant les faiblesses. Effectivement, les personnages sont assez lisses, la société est bienpensante, les dialogues sont parfois un tantinet mièvre… Mais, pourtant, la magie opère toujours ! Mary Higgins Clark n’avait, à l’époque, pas usurpé son titre de « Reine du Suspense », et ce roman en est la confirmation ! Car, en mêlant deux intrigues et en nous donnant les clés de la culpabilité de chaque personnage qu’elle présente, elle parvient efficacement à nous tenir en haleine et à glisser un petit coup de théâtre qui retourne la fin avec élégance.

Dans ce roman, l’auteure s’attache à la psychologie d’adultes ayant vécu un grave traumatisme d’enfance, comme un enlèvement dans le cas de notre héroïne. Bien documentée, Mary Higgins Clark décrit avec maestria les changements hallucinants qui s’opèrent chez les sujets souffrant de troubles dissociatifs de l’identité et la difficulté à reconstituer un emploi du temps quand on n’est pas réellement maître de son propre esprit. C’est d’ailleurs ce qui complique singulièrement la tâche de Laurie, accusée de meurtre, et de sa sœur Sarah, avocate, et qui décide de la défendre… 

Cette mise en lumière qui place Laurie sous l’œil intransigeant des médias inquiète ceux qui l’ont jadis enlevée et qui craignent que sa thérapie ne ravive sa mémoire, donc son douloureux passé, ce qui leur fait courir le risque qu’ils soient démasqués ! Eux qui se sont si bien réintégrés dans la société ne peuvent pas se permettre de courir ce risque, et ils décident donc de refermer sur l’esprit de Laurie un terrible piège. Ajoutez à cela une totale maîtrise du suspense qui a pour conséquence de faire défiler les pages avec assiduité, et vous aurez la recette parfaite de ce qui a rendu l’auteure incontournable !

Une fois à l’âge adulte, j’ai pris l’habitude de jeter mon dévolu sur des romans plus sombres et plus violents, mais on ne niera pas qu’un bon petit roman policier tranquille et fleur bleue peut s’avérer plaisant de temps à autre, comme une pause bienvenue entre deux lectures trash, et ces lectures ont, à mon sens, bien plus de pouvoir que le plus réussi des « feel good » !

Nathalie Jacqmin-Clautier 

Editeur : Albin Michel

Paru le 1er janvier 1992

Disponible sur Book Village dès 2.85€

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Catherine Castelli
Catherine Castelli
29/09/2023 08:00

Oh c’est comique parce que, moi aussi, cette auteure me ramène à mon adolescence. Ma grand-mère avait ses livres dans sa bibliothèque et je les lui piquais quand j’y allais (que de souvenirs !). J’ai le même sentiment que vous : ce ne sont pas les meilleurs thrillers mais c’est toujours bien agréable à lire ! Et celui-ci notamment m’avait donné envie de lire « Sybil » de Flora Rheta Schreiber (livre aussi piqué dans la bibliothèque de ma grand-mère ;-)).
Merci pour cette chronique « rajeunissante » (ou pas =D)
Catherine

Nath Lecturesdudimanche
16/10/2023 09:58
Répondre à   Catherine Castelli

Ah, cette douce nostalgie ! Merci d’avoir partagé avec nous ce petit bout de votre histoire 🥰

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