« L'Allée du Sycomore » : suspense, justice et secrets
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Chronique de Nathalie Jacqmin-Clautier - 7 JUILLET 2023
"L’allée du Sycomore", de John Grisham
Les romans de Grisham, je préfère les lire pendant mes vacances. Tout simplement parce que ce sont des romans qui méritent d’avoir toute mon attention et ce, sans relâche, afin d’assimiler tous les détours juridiques et toutes les petites fourberies dont l’ego humain est capable pour s’attirer la fortune… Et puis aussi, parce qu’avec Grisham, il faut être dans de bonnes conditions… parce qu’avec lui, la « happy end » à l’américaine est tout sauf une certitude !
Grisham, vous pensez peut-être ne pas le connaître, pourtant je suis sûre que vous le connaissez ! C’est à Grisham que l’on doit les excellents « La Firme » ou « L’Affaire Pélican », ou encore « Le Client » ! Autant d’adaptations cinématographiques de ses formidables romans !
Vous vous souvenez peut-être aussi du « Droit de tuer », qui mettait en scène un avocat téméraire, Jake Brigance, qui a tout risqué pour défendre un noir qui avait descendu, en plein tribunal, les violeurs et meurtriers (blancs) de sa petite fille…
Eh bien, dans l’allée du Sycomore, Jake Brigance reprend du service sur fond de testament contesté (contestable ?) et de la légendaire guerre « blancs contre noirs » en plein Mississipi dans les années 80. Le décor est planté ! L’un des secrets de Grisham, qui ne fait pas défaut dans l’allée du Sycomore, c’est sa facilité à détailler les méandres de la justice sans nous perdre ou nous lasser un seul instant, nous, lecteurs profanes, et ça j’adore !
Seth, vieil industriel, décide un beau jour de se pendre à son Sycomore, non sans avoir au préalable adressé à Jake Brigance un courrier et un testament qu’il veut le voir défendre bec et ongles, d’autant qu’il sait déjà qu’il lui faudra pour cela invalider le précédent testament qu’il avait rédigé dans un gros cabinet…
Dans cette nouvelle mouture de son testament, Seth décide de léguer l’essentiel de sa fortune à sa femme de ménage, Lettie, qui est noire et ce, déshéritant par la même occasion ses enfants, ses petits-enfants, et même ses ex-épouses, qui ont tous en commun d’être d’immondes personnes vénales !. Si, à notre époque, cela ne poserait pas autant de questions, remis dans le contexte, ce testament déchaîne les foules !
L’allée du Sycomore est un bon livre, du début à la fin, même si l’on sent vite où l’auteur cherche à nous emmener. Mais on comprend parce que c’est ce qu’il souhaite… parce que Grisham aime à nous dépeindre toute la noirceur dont une âme humaine est capable. Les sentiments sont tranchants et sans demi-mesure. Pourtant ce n’est pas en homme blasé que Grisham conte ses histoires. Il est bon, très bon. Et même si j’ai mis longtemps à le finir (on ne se plonge pas dans un Grisham quand on n’a que cinq minutes de tranquillité), j’ai encore une fois adoré. Et cette fois, je ne me suis pas virtuellement fâchée avec l’auteur, comme ce fut un jour le cas… mais c’était une tout autre histoire…
Une bataille juridique contée de main de maître par cet auteur qui excelle dans le genre, posée sur un lit d’humanité, c’est la recette de cette lecture qui fera partie des recommandations de BePolar pour votre été !
Nathalie Jacqmin-Clautier
Editeur : JC Lattès
Paru le 7 mai 2014
Disponible sur Book Village dès 1.99€
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Merci, cette chronique m’a donné envie de redécouvrir Grisham que j’avais laissé de côté 😁
Grisham est effectivement parfois surprenant dans certains titres, mais dans l’ensemble, j’aime beaucoup ce qu’il fait…
Vous avez le talent de nous donner envie. Bon à la base j’adore John Grisham mais je serais passé à coté de ce roman.
Oh merci beaucoup 🥰 !
Oui, c’était un excellent cru !
Dans ses derniers, j’ai également beaucoup aimé “la sentence”.