Block 46, thriller de Johanna Gustawsson

"Block 46" : Quand le passé révèle ses sombres secrets

Chronique de Nathalie Jacqmin-Clautier - 30 juin 2023

"Block 46", de Johanna Gustawsson

La sortie de « Block 46 » a enflammé la blogosphère… Curieuse comme je le suis, ces avis tous plus élogieux les uns que les autres m’ont donné envie de partir à la rencontre de cette plume. « Block 46 » est le premier opus d’une série qui, à ce jour, comporte trois tomes.

Au vu de la couverture, à mon sens, aucun doute : le pan de l’histoire ayant trait à l’horreur des camps me plairait. Évidemment pas par sadisme ! Mais tout simplement parce que, même sous le couvert d’un thriller, je trouve réellement important que la mémoire collective soit entretenue. 

Car, toute fiction qu’ait été ce livre, les horreurs des camps ne sont malheureusement pas issues de l’imagination d’écrivains un peu tordus. Il s’agit bien de la trace d’un passé honteux dont il faut entretenir le souvenir pour éviter de nouvelles dérives…

Ceci clarifié, replongeons dans l’histoire : Entre Falkenberg (situé en Suède) et Londres, un serial Killer sévit. Une redoutable profileuse, Emily Roy, flaire la similitude entre les cadavres des deux villes et emmène dans son enquête une écrivaine spécialisée dans les tueurs en série, Alexis Castells, mais qui était surtout l’amie de l’une des victimes.

Simultanément, nous suivons le destin d’un jeune homme en plein cœur de l’enfer : il est déporté dans le camp de Buchenwald en 1944. Nul doute que les destins de cet homme et de nos deux enquêteuses sont intimement liés, mais comment ?

L’intrigue était fichtrement bien ficelée ! Chapeau bas à la partie où l’auteure décrit l’horreur des camps sans pour autant tomber dans le voyeurisme. On apprend d’ailleurs que le grand-père de l’auteure était lui-même un déporté, ce qui a probablement influencé son récit tout en respect. Elle a donc toute légitimité pour en parler, d’autant qu’on ressent le travail de documentation en amont.

Les sauts dans le temps et dans l’espace se sont révélés être la marque de fabrique de l’auteure, laquelle est elle-même habituée à la diversité (française, mariée à un suédois, habitant à Londres au moment de l’écriture du livre). Cette connaissance approfondie a rendu l’écriture plus immersive.

Si vous pensez savoir où se situe la naissance du mal, attendez-vous à tomber de votre chaise ! Un rebondissement totalement impossible à prévoir vient ponctuer la lecture, et c’est un critère qui est très important dans mes lectures !

Au rythme de chapitres courts, on s’enfonce dans les méandres d’un puzzle que Johanna s’efforce de déconstruire pour nous perdre, pour mieux nous surprendre. Ce premier opus ouvre la voie à de nouvelles aventures qui (spoiler alert  ) seront encore meilleures ! On y découvre deux personnalités très différentes mais qui forment une sacrée équipe. Très différentes, mais aussi atypiques et profondément humaines. Je crois que cette humanité, avec ses failles, fait également partie de la signature de l’auteure, autant que les actions sur diverses époques et différents endroits. Et lorsque l’on rencontre cette pétillante femme à l’accent chantant, on a bien du mal à croire qu’elle puisse écrire de telles atrocités ! Et pourtant, elle le fait, et avec talent !

Nathalie Jacqmin-Clautier 

Editeur : Milady

Paru le 21 octobre 2016

Disponible sur Book Village dès 1.99€

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Catherine Castelli
Catherine Castelli
30/06/2023 11:07

Auteure au top ! J’ai lu – presque – tous ses romans (je dois encore m’attaquer à son dernier en date, fraîchement acheté sur Boojk Village :-)) et jamais déçue ! En effet, on sent le travail de recherches et ça ne rend l’histoire que plus crédible, j’adore !

Nath Lecturesdudimanche
07/07/2023 06:55
Répondre à   Catherine Castelli

Effectivement, ces histoires sont toujours extrêmement bien documentées !
Son dernier est différent mais tout aussi bon !

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