« Les Rivières pourpres », de Jean-Christophe Grangé

"Les rivières pourpres" : Envoûtant... Insondable... Sanglant !

Chronique de Nathalie Jacqmin-Clautier - 28 juillet 2023

« Les Rivières pourpres », de Jean-Christophe Grangé

Comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, je vous propose de vous attaquer à ce monument littéraire qui fait partie des bonnes affaires du moment de votre Village préféré ! De mon côté, avant d’en entamer la lecture, j’avais juste de très vagues souvenirs du film qui, pendant que je lisais, m’ont fait soupçonner d’avoir pioncé la moitié du visionnage, tant rien ne m’était familier… D’autant mieux, ça m’a évité l’auto-spoil !

La rencontre avec le personnage principal est franchement percutante : Pierre Niémans n’est ni sympathique, ni gentil. Il a hérité de toutes les caractéristiques de la porte de prison, qu’on referme violemment sur la tronche d’un prisonnier, de préférence ! Mais il faut lui reconnaître une chose : il est diablement doué pour son job : enquêter. Et c’est ce talent, autant que le besoin de sa hiérarchie de le mettre au vert quelque temps suite à un énième dérapage, qui envoie notre enquêteur loin de Paris, en villégiature à Guernon, bled complètement paumé en montagne. Guernon est, certes, isolé, mais plutôt bien servi quand même, puisque la bâtisse centrale est une prestigieuse université. C’est justement le bibliothécaire de l’établissement qu’on vient de retrouver mort au beau milieu de la montagne, passablement mutilé de surcroît.

Pierre Niémans est, sans conteste, un atout indéniable pour enquêter sur ce crime, car la police locale est relativement peu habituée à de telles atrocités. Niémans va devoir gratter le vernis qui protège ce bon vieux village universitaire s’il veut venir à bout de l’énigme, d’autant que le meurtrier semble vouloir faire passer un message (et accessoirement, semer d’autres cadavres…).

Et pendant que Niémans est aux prises avec un tordu bien sanguinaire, Karim Abdouf, flic de campagne, se voit attribuer une banale histoire de profanation de tombes ainsi que le cambriolage de l’école du village. Bien qu’insignifiants, il semble à Karim que les deux événements puissent être liés. Le flic est en mal d’aventures, dès lors, on ignore si le rapprochement qu’il établit est réel ou fantasmé, mais force est de constater que certaines coïncidences sont un peu trop grosses pour n’être que le fruit du bon vieux hasard.

Ces deux enquêtes se déroulent en parallèle. J’avoue avoir nettement préféré les passages qui touchaient à l’enquête de Karim, parce qu’il m’est apparu beaucoup plus attachant que le glacial Niémans. Je n’ai éprouvé aucune empathie pour ce monstre sacré de la police, même lorsqu’il s’est retrouvé en mauvaise posture. Cependant, son enquête était intrigante… Il faut reconnaître que c’est le très gros point fort de ce livre : les enquêtes sont complexes et addictives, les rebondissements gardent le lecteur en haleine et, ce qui ne gâche rien, l’écriture est rythmée et agréable. Les décors nous emmènent en voyage, même si celui-ci est flippant et malsain. J’y étais, avec les enquêteurs !

En définitive, hormis le personnage antipathique de Niémans, tout m’a plu dans ce livre ! Je me suis même mise en tête de prolonger le plaisir de lecture en m’octroyant une seconde session de visionnage de l’adaptation cinématographique. Bon, comme toujours, le film ne tient pas la comparaison par rapport au livre (surtout que Karim, l’Arabe à dreadlocks s’est transformé en… Max le breton !!! mais soit…) mais j’ai quand même passé un bon moment ! Et juré, cette fois, je n’ai pas dormi…

Nathalie Jacqmin-Clautier 

Editeur : Le Livre de Poche

Paru le 7 février 2001

Disponible sur Book Village dès 1.49€

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