"La Nanny" : gardienne ou manipulatrice ?

Hello les Villageois ! Un petit passage sur Book Village m’a rappelé ce livre, « La Nanny », que j’avais eu grand plaisir à découvrir à sa sortie !

Pour la troisième fois, j’étais partie à la rencontre de la plume de Gilly Macmillan, et pour la troisième fois, cela s’était soldé par une réussite !

Dans ses intrigues, Gilly Macmillan aime beaucoup parler de la maternité. Cette fois, elle propose au lecteur une plongée au cœur de la relation très compliquée qu’entretiennent Jocelyn et sa mère. Elles n’ont jamais été capables de se comprendre. Mais aujourd’hui, Jocelyn, qui était partie s’installer aux Etats-Unis, est forcée de réintégrer l’immense demeure familiale auprès de sa mère. Elle y est contrainte parce que son mari est décédé et, seule, elle ne parvient plus à maintenir ses comptes à flot. 

Avec sa fille Ruby, la voilà de retour dans cette atmosphère anglaise un peu guindée, dans ce manoir où Virginia, sa mère maintenant veuve, se comporte comme une affreuse châtelaine tyrannique et égocentrique. Jocelyn espère que cette situation ne sera que provisoire. Et, elle qui s’entend si mal avec Virginia, perçoit avec pas mal d’agacement la relation entre Ruby et sa grand-mère qui évolue vers une franche complicité. Elle-même n’a jamais su communiquer avec sa mère ! Jocelyn est particulièrement amère car, à l’époque, sa nounou, Hannah, avait disparu du jour au lendemain sans laisser de trace alors qu’elle n’avait que sept ans, la laissant seule face à cette mère détestée qui semble tellement plus maternelle à l’égard de sa petite fille Ruby.

Un jour, et ce, malgré l’interdiction formelle de Virginia, Jocelyn et Ruby utilisent la vieille barque rangée dans un hangar pour voguer sur le lac du manoir. Elles y découvrent un crâne humain ! Voilà qui va susciter bon nombre de questions, notamment dans la petite ville où Virginia et son caractère n’ont pas forcément bonne presse…

En utilisant une narration alternée tant entre le passé et le présent qu’entre différents personnages, Gilly Macmillan propose à plusieurs voix de s’élever dans ce thriller psychologique à l’ambiance totalement envoûtante ! La relation entre Jocelyn et Virginia est désastreuse, pourtant, on en vient à se demander si Virginia est vraiment aussi ignoble que le pense sa fille, d’autant que son âge semble commencer à occasionner des faiblesses que Jocelyn est prompte à condamner. À côté des deux femmes qui ne communiquent que par remarques piquantes interposées se dresse Ruby, une adorable petite fille au tempérament volubile.

Évidemment, l’intrigue est parsemée de rebondissements qui viennent ainsi l’agrémenter pour la rendre plutôt inattendue sans pour autant qu’elle en perde sa crédibilité !

Lecture sans-faute pour moi ! On a les décors, qui sont adroitement décrits et dans lesquels on se balade avec aisance et auprès de personnages relativement attachants, particulièrement Ruby et Virginia (j’avoue quand même que Jocelyn m’a pas mal exaspérée…). L’absence de scènes d’action survitaminées (que j’apprécie pourtant souvent) ne m’a pas empêchée de dévorer ce roman, ce qui en fait un thriller psychologique particulièrement addictif !