Chronique de "La faille" de Franck Thilliez

Avez-vous lu le dernier-né de Franck Thilliez : « La faille » ? Des failles, vous en trouverez probablement dans mon retour (difficile de dire plus ou mieux que ce que tant d’autres ont déjà dit), mais vous n’en trouverez pas la moindre dans ce nouvel épisode des aventures de Hennebelle & Sharko.

Quand on replonge au cœur de notre équipe préférée, en quelques lignes, on note pas mal d’évolution dans les relations entre certains des membres de l’équipe. On se prend même à sourire et, bien que l’on démarre en pleine action, on se dit que Thilliez débute bien, c’est mignon, c’est la vie. Mais ne vous laissez pas attendrir, car à peine quelques pages plus loin, on plonge en plein drame ! L’opération menée par l’équipe de Sharko pour coincer un criminel tourne au fiasco. Le suspect meurt, un membre de l’équipe est mortellement blessé. Sharko est suspendu le temps que l’IGPN tire au clair la situation.

Incontestablement, la mort du suspect laisse un tas de questions sans réponses, ce que Sharko ne peut pas admettre. Bien qu’il soit mis à pied, il veut avancer dans son enquête. Il a également grandement besoin de se sentir utile car, en tant que chef de groupe, il se sent responsable de la catastrophe qui a frappé son équipe.

Si, dans le précédent, on était face à un Sharko vieillissant, un peu dépassé, un peu nostalgique de son 36, quai des Orfèvres depuis le déménagement du 36 au Bastion, « La Faille » nous ramène le Sharko combattif d’antan, plus enclin à débusquer des réponses qu’à suivre le règlement. Il se comporte comme un patron avec Lucie, plus que comme un époux, mais malgré tout, ce binôme fonctionne toujours parfaitement bien ! C’est comme ça qu’ils ont débuté, après tout !

Et alors que l’équipe fait face à un drame qui les secoue, l’enquête ajoute une part d’obscurité car, rapidement, on s’aperçoit qu’ils courent après « la Mort » elle-même !

La Mort est donc un personnage à part entière de ce roman !

Franck Thilliez est coutumier des thématiques fortes, la Mort est incontestablement la pire. Thilliez marche sur cette frontière en nous livrant une intrigue complexe, précise, vraisemblable, mais surtout humaine ! Parce qu’un thriller peut être techniquement irréprochable, si l’émotion en est absente, il ne nous embarquera pas ! Cette émotion, présente tout le long du livre, qui noue la gorge et nous serre les tripes, c’est ce qui apporte cet énorme plus qui transforme cette lecture en véritable coup de cœur !

Que dire de ce final qui nous arrache des larmes (Foutues allergies ! N’allez pas supposer que j’ai un cœur !) !

Thilliez signe ici, selon moi, son meilleur livre. Une intrigue chirurgicale et un raz de marée d’émotions, le tout porté par cette écriture forte et convaincante, impossible à lâcher, au mépris de la plus élémentaire survie (boire, manger, dormir…)

Citation : « Si Dieu existait, alors il manquait de temps pour veiller sur toutes les âmes. »